Le mutualisme... Un dialogue entre l’homme et l’oiseau en Afrique.

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Balbuzard890
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Balbuzard890


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MessageSujet: Le mutualisme... Un dialogue entre l’homme et l’oiseau en Afrique.   Le mutualisme... Un dialogue entre l’homme et l’oiseau en Afrique. Icon_minitime23/12/2023, 07:40

Bonjour !


Le mutualisme ... Un dialogue entre l’homme et l’oiseau en Afrique



7 décembre 2023


En Afrique, des hommes émettent des cris pour solliciter certains oiseaux afin qu’ils les guident vers des ruches sauvages, un exemple rare de coopération entre l’homme et l’animal.


Un partenariat entre l’homme et le grand-Indicateur observé dès 1588.


Des chercheurs ont réussi à mettre en évidence un phénomène très rare : la coopération entre des humains et des oiseaux totalement sauvages, pour trouver du miel. En 1588, João dos Santos, un missionnaire portugais au Mozambique, remarque que des petits oiseaux ont pour habitude d'entrer dans son église pour y trouver des ruches. Il note également que ces animaux sont capables d'indiquer aux hommes où se situent les refuges remplis de miel, en volant d'arbre en arbre. Cet oiseau, c'est le grand-Indicateur (indicator indicator), qui encore aujourd'hui aide les chasseurs Yao à découvrir le miel au Mozambique. Dans une étude publiée dans la prestigieuse revue Science en juillet 2016, des chercheurs ont étudié le phénomène. Ils ont remarqué qu'afin d'attirer les oiseaux, les hommes produisaient un son bien particulier qui s'apparenterait à  « Brrrr-hm ». Une fois appelé, l'animal va voler d'arbre en arbre afin de trouver une ruche. Lorsque celle-ci est repérée, les chasseurs Yao vont disperser les abeilles (apis mellifera littorea) avec de la fumée et ouvrir le refuge contenant le liquide sucré avec des outils. Une fois le miel extrait, les hommes laissent la ruche au grand-indicateur qui va se nourrir de la cire d'abeille et des larves. Cette entraide est loin d'être accessoire. En effet, les scientifiques estiment que la présence de ces oiseaux augmente de 17 à 54 % la probabilité de trouver une ruche. Les chasseurs de miel Yao triplent leus chances quand ils sont guidés par le grand-Indicateur pour trouver du miel sauvage comparativement à d’autres sons.

Le frère João dos Santos (1560-1622) mentionné ci-haut, étais un missionaire dominicain portuguais. Né à Évora, une ville située à 140 km à l’Est de Lisbonne. Il est envoyé comme missionnaire en Inde en 1586. Il repart ensuite dans le Sud-Est africain, là où se trouve les actuels États du Mozambique, du Zimbabwe et du Malawi à l'époque du colonialisme portugais. Il y reste jusqu’en 1597. Revenant au Portugal en 1607, il publie en détail la description de cette région de l’Afrique de l’Est sous le titre « Ethiopia Oriental ». Il y décrit également la présence des portugais en Inde et les actions missionnaires à Timor, une île de l'archipel indonésien. Il retourne en Inde à Goa en 1622 où il décède peu de temps après.



Une technique ancestrale qui se perd

Mais comment ces oiseaux apprennent-t-ils à reconnaître les « appels » des chasseurs Yao ? … Il est impossible que les oisillons apprennent de leurs parents car ces derniers, à l'instar des coucous (cuculus canorus), pondent leurs oeufs dans les nids des autres oiseaux. Pourtant, les grands-Indicateurs n'aident pas les humains au hasard : la recherche a démontré que le son produit par les chasseurs augmentaient de 33 à 66 % leur chance de se faire aider par l'un de ces oiseaux. D'après les scientifiques, ces derniers associeraient le  « Brrr-hm » à une coopération fructueuse mais les modalités de cet apprentissage ne sont pas encore très bien connues. Malheureusement avec la modernité, cette manière de chercher du miel sauvage se perd. Les chercheurs scientifique doivent donc résoudre ce mystère avant que plus aucun chasseur de miel du Mozambique ne sache plus parler aux oiseaux ...

On sait depuis longtemps qu’un oiseau, le grand-indicateur aide l’homme en Afrique à repérer des ruches dans la forêt pour accéder à la cire (riche en lipides) dont il raffole. En échange, l’homme le protège contre les abeilles agressives en les enfumant. Ce mutualisme existe aussi avec le ratel (mellivora capensis). C’est un petit omnivore africain d’environ 12 kg, semblable au carcajou canadien, 30 kg (gulo gulo), deux féroce animaux qui sont tous membres de la famille des mustélidés. Le ratel à l’habitude particulière d’ouvrir les ruches sauvages avec ses griffes puissantes pour dévorer le miel et les larves, laissant la cire aux oiseaux des grand-indicateurs. D’ailleur, le nom anglophone du ratel « honey badger » définie bien cette espèce de « gouinfre à miel ». Le ratel a la particularité de pouvoir métaboliser les venins des abeilles et des serpents les plus venimeux du monde. Le caractère béliqueux du ratel fait en sorte  qu’il n’hésite pas à se battre avec un lion, une hyène ou un guépard pour défendre sa proie, même si les gros carnivores comme les lions et les léopards peuvent éventuellement le tuer.



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Un grand-Indicateur (indicator indicator) en attente de l'humain.





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L'Homme extrait le miel d'une ruche sauvage à partir d'un tronc d'arbre.



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L'homme dépose en offrande, une section de rayon de miel au grand-indicateur.



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Les hommes récoltes et rapportes le précieux miel des ruches sauvage.





Des animaux sauvages agissant de leur propre gré avec les humains.


Les scientifiques ne savait pas que cet oiseau sauvage répondait spontanément, sans dressage, aux appels de l’homme. Le concept du mutualisme est une interaction entre plusieurs espèces vivantes qui en retirent toutes un avantage évolutif. Cela se traduit par des avantages en matière de protection, de dispersion, d'apports nutritifs ou de pollinisation. Le mutualisme correspond à une interaction à bénéfices réciproques. 

Le grand-indicateur est un oiseau endémique de l’Afrique-Subsaharienne. Il est membre de la famille des indicatoridés constituée de 4 genres et de 17 espèces. L'aire de répartition de la famille des indicatoridés s'étend sur la zone éthiopienne de l’Afrique-Subsaharienne et la zone oriantale de l’Asie du Sud-Est. Les indicatoridés vivent dans les forêts et les zones arborées, forestières et les zones semi-désertiques, depuis les plaines jusqu’aux altitudes de la limite des arbres. De dix à vingt centimètres, au dos brun et ventre blanc. Le mâle a un corps marron sombre dans la partie supérieure et blanc dans la partie inférieure, avec une gorge noire. Le bec est rose. La femelle est plus terne et n'a pas la gorge noire. Son bec est plus sombre que celui du mâle. L'alimentation du grand-indicateur se compose en grande partie d’abeilles (adultes et larves du couvain), de teignes (achroia grisella) et de cire d’abeille. C'est d'ailleurs l’un des seuls oiseaux capable de digérer la cire. Comme tout les autres grand-indicateurs, il attaque les colonies d’abeilles tôt le matin quand elles sont engourdies par le froid mais ils se nourrit aussi de ruches abandonnées et des restes des colonies d’abeilles pillées soit par les humains ou par de gros animaux sauvages comme le ratel. 

La méthode que cet oiseau à choisi est de pousser un cri et de voler aller-retour, d’arbres en arbres pour montrer une direction vers une ruche pour attirer l’attention des humains ou d’éventuel ratels à proximité. « Ce qui est remarquable dans cette relation entre les oiseaux et l’homme, c’est qu’elle montre des animaux sauvages agissant de leur propre gré dans leurs échanges avec les humains, un comportement qui a probablement résulté d’une évolution par la sélection naturelle pendant plusieurs centaines de milliers d’années », explique Claire Spottiswoode, une zoologiste et ornithologue des universités de Cambridge (Royaume-Uni) et Du-Cap (Cape Town en Afrique du Sud) et principal auteur de l’étude avec Brian M. Wood du département d'anthropologie, de l’Université de Californie à Los Angeles.

Les scientifiques lors de cette étude pour le fond de conservation NCP (Ratel-Trust-Niassa-Carnivore-Project) ont démontré que l’oiseau est capable de répondre aux signaux lancés par l’homme qui le sollicite volontairement, créant une communication bilatérale. Travaillant avec les chasseurs de miel du peuple Yao « Bantous » du Mozambique, ils ont fait des tests pour vérifier si les grand-indicateurs pouvaient distinguer les appels spécifiques des humains sollicitant leur aide des autres sons émis par les hommes.

C’est jusqu’à présent, la seule autre collaboration connue de cette nature, est celle avec les dauphins sauvages, utilisée par les pêcheurs imraguens (région du Sahara-Atlantique) de la Mauritanie pour pousser les bancs de mulets jaunes (mugil cephalus) dans leurs filets.


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