Nibiischii - Terre des Eaux - Création d’un nouveau parc national dans le nord du Québec.

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29 novembre 2024









Le gouvernement du Québec confirme la création du parc national Nibiischii dans le Nord-du-Québec, dont il confie l'exploitation à la première-nation crie de Mistissini « Kanien'kehá:ka » (en langue cri : ᒥᔅᑎᓯᓃ, ou en français « De Grosses Roches »). Nibiischii signifie en français « Terre des Eaux, l’endroit où naissent les grandes eaux naturelles du Nord », c'est l'endroit ou toute les rivières de la Jamésie prennent leurs sources pour se déverser à plus de 500 km à l'ouest, en mer, à la baie de James pour rejoindre les eaux arctiques canadienne. Ce nouveau parc sera le 28e parc national québécois et devient de plus le premier du réseau québécois à être exploité par une communauté autochtone de la plus grande des communautés cries de la Jamésie (Eeyou Istchee) : en langue Cri : « ᐄᔨᔫ ᐊᔅᒌ », ou en français « La terre du peuple ».

C'est ce qu'ont annoncés le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et aussi le ministre responsable de la région Des-Laurentides, M. Benoit Charette, le ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie, de la région de l'Abitibi-Témiscamingue et de la région du Nord-du-Québec, M. Jean Boulet, ainsi que le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, M. Ian Lafrenière, en compagnie de la grande cheffe du Grand Conseil des Cris (Eeyou Istchee) et présidente du gouvernement de la nation crie, Mme Mandy Gull-Masty, et du chef de la première nation crie de Mistissini, M. Michael Petawabano.

En plus de contribuer à la conservation de forêts anciennes et à l'habitat d'une quinzaine d'espèces en situation précaire, la création du parc national Nibiischii permettra de protéger une cinquantaine de sites archéologiques, tout en contribuant à la mise en valeur du patrimoine et de la culture de la nation crie. Ce nouveau parc national sera également un lieu privilégié pour profiter de la nature unique de cette région administrative du Nord-du-Québec en Jamésie, dont le lac Mistassini, qui est le plus grand lac naturel du Québec (2 335 km²).

Cette annonce s'accompagne de l'octroi d'un statut de protection légale à quatre territoires adjacents au parc, ce qui permet de maintenir protégée une superficie totale de 16 061,5 km², soit l'équivalent de 32 fois la superficie de l'île de Montréal (483 km2). La création de ce parc s'accompagne d'un budget de 67 millions de dollars pour les dix prochaines années.

• Citation du ministre Benoit Charette (MELCCFP) :
  

« Je suis très heureux de confirmer aujourd'hui la création du parc national Nibiischii, qui est le fruit d'un important travail de concertation réalisé dans les dernières années. C'est le tout premier parc national québécois qui sera exploité par une communauté autochtone crie et j'en suis extrêmement fier. Je remercie la première nation crie de Mistissini qui s'est engagée à faire de ce 28e parc national québécois un succès, tant sur le plan touristique que sur le plan de la conservation de la nature. Il s'agit de l'une des rares occasions que nous avons de bonifier notre réseau de parcs nationaux, tout en mettant en valeur notre patrimoine naturel, culturel et historique. Cette initiative rejoint d'ailleurs les objectifs du Plan-Nature-2030, notamment celui de favoriser un accès bonifié à la nature pour les Québécois ». 

Il est trop tôt toutefois pour savoir s’il permettra d’accéder aux monts Otis, situés dans la portion nord-Est du parc, en prenant l’accès de la route 167 Nord, qui se cherche une vocation depuis la fermeture de la mine de diamant Renard. Et « l’opérationnalisation » de ce parc national sera orchestrée par la nation crie du village de Mistissini, une première au sud du Québec ». Le village est accessible par voiture. Il est situé à près de huit heures trente de route de la ville de Montréal, 7 heures de la ville de Québec et de 3 heures trente de St-Félicien de la région du Lac-St-Jean. 

• Citation de Jean Boulet de la région administrative du Nord-du-Québec :
  

« Je suis extrêmement fier que le gouvernement du Québec confirme la création du parc national Nibiischii et investisse pour soutenir la communauté crie de Mistissini dans son nouveau mandat d'exploitant. Je suis convaincu que la notoriété associée au statut de parc national sera un attrait pour la région et que ce sera l'occasion de développer de nouveaux produits récréotouristiques qui contribueront à la vitalité socioéconomique de la région administrative du Nord-du-Québec ».

• Citation de Ian Lafrenière, ministre responsable des relations avec les premières nations et les Inuits : 
  

« La création du parc national Nibiischii est un moment historique. En plus de devenir le deuxième plus grand parc national du réseau, il devient également le premier parc national de la Jamésie au sud du Nunavik à être exploité par une première nation. Ce projet est le résultat direct d'un travail de collaboration de nation à nation. Ce partenariat avec la nation crie de Mistissini réaffirme aussi toute l'importance que notre gouvernement accorde au leadership des premières nations et des Inuits en matière d'aménagement durable et de conservation du territoire. Ce parc permettra de créer un contact entre les touristes et la première nation Cris ». Ian Lafrenière cite un sondage qui démontre que 89 % des touristes québécois voulaient vivre une « expérience autochtone ».

Le gouvernement Legault vient ainsi concrétiser un projet qui est dans les cartons depuis une vingtaine d’années. On en aura d’autres initiatives autochtones dans les prochaines années. M. Lafrenière imagine un pavillon d’accueil avec des activités de sensibilisation, et souligne que l’accueillante communauté Cris de Mistissini profitera de l’arrivée des touristes.

• Citation de Denis Lamothe, député de la circonscription électorale d’Ungava : 
  

« Quel bonheur d'être témoin de l'aboutissement d'un projet aussi porteur et rassembleur que celui de la création du parc national Nibiischii. Il s'agit d'une excellente nouvelle pour ma circonscription, car en plus de répondre en priorité à une vocation de conservation, le parc national aura pour mission de favoriser l'accès du public à ce territoire boréal unique tout en le mettant en valeur ».

• Citation de Mandy Gull-Masty, grande cheffe du Grand Conseil des Cris (Eeyou Istchee) et présidente du gouvernement de la nation crie :
  

« C'est un honneur d'agir en tant que partenaires de Québec pour établir un parc dont l'administration est assurée par la communauté Crie. Ce processus contribuera à créer un espace dont pourront profiter tous les visiteurs et qui mettra en valeur la beauté de la région d'Eeyou Istchee ».

• Citation de  Petawabano, chef de la Première Nation Crie de Mistissini et John S. Matoush, vice-chef de la première nation Crie de Mistissini :
  

« La création du parc Nibiischii témoigne de la force et de la résilience de notre peuple. Il s'agit d'un symbole de notre engagement à protéger nos terres et à préserver nos traditions pour les générations futures. Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement du Québec, qui a contribué par sa collaboration et son soutien à la concrétisation de cette vision ».


Citation d’Alain Branchaud, directeur général de SNAP-Québec (Société pour la Nature et les Parcs du Canada, section Québec) :

« Ce parc est situé dans le territoire du caribou forestier. On viendra aussi protéger le lac Mistissini, le plus grand lac naturel du Québec avec ses 2 335 kilomètres carrés. Et on permettra à la communauté Cris de continuer de pratiquer leurs activités traditionnelles, en dehors du mode de celle de la protection dites « cloche de verre » que l’on voit dans les autres parcs nationaux. Ceci est la naissance d’un nouveau modèle de gestion. Aujourd’hui, les parcs du grand nord québécois sont gérés par les Inuits des parcs nationaux du Nunavik situés au nord du 55^e parallèle, ceux du sud du 49e parallèle par la SEPAQ (Société des Établissements de Pleins Airs du Québec). Celui  du parc national Nibiischii aura un modèle hybride », explique-t-il. Autre raison de s’enthousiasmer « Il sera accessible en voiture. Même si c’est loin, c’est quand même plus facile d’y aller que dans les parcs nationaux du grand nord québécois, où il faut prendre l’avion », dit M. Branchaud.



Faits saillants :

D'une superficie de 12 175,5 km2, le parc national Nibiischii est situé en Jamésie à proximité de la municipalité de village Mistissini, au nord-est de la municipalité de Chibougamau, dans le territoire d'application du traité de la CBJNQ (Convention-de-la-Baie-James-et-du-Nord-Québécois) de 1975. La création du parc national permet d'octroyer un statut permanent de protection à la majorité de la réserve de biodiversité projetée Albanel-Témiscamie-Otish, ce qui met fin à ce statut de protection transitoire et le début de celle de la création du parc national Nibiischii.

Pour maintenir la protection des portions de territoire qui ne sont pas incluses dans les limites du parc national, un statut de protection légal transitoire est accordé au territoire du Mont-Yapeitso-et-du-Lac-Giriar (région des monts du massif Otish), situé au nord de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, ainsi qu'aux territoires du parc national Nibiischii, des rivières Cheno et Papas du secteur Est et de celle de la Tête-de-la-rivière-Rupert du secteur Nord, tous situés en Jamésie Eeyou Istchee. Cela représente une superficie complémentaire de 3 886 km2 de protection.

L'entente avec la première nation Crie de Mistissini pour l'exploitation du parc national Nibiischii lui confie, entre autres, la responsabilité d'assurer la conservation du territoire, d'effectuer les travaux d'entretien, d'aménagement et d'immobilisation visant à maintenir ou à améliorer la qualité du parc, puis d'offrir des services et des activités en lien avec sa mission.



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