Autre cas d'antrhopozoostasis. Un dindon sauvage s'introduit dans un CHSLD en cassant une fenêtre.

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15 avril 2024


Un dindon sauvage est entré dans un établissement en fracassant une fenêtre du troisième étage d’un CHSLD (Centre Hospitalier de Soins de Longue Durée) de Beauceville, vers 6 h 30, samedi matin, de la région de Beauce, au sud de Québec, mais il n’a blessé personne.

Des membres du personnel du centre de soins de longue durée de Beauceville, qui ont réagi rapidement, ont fermé la porte du bureau pour enfermer l’animal à l’intérieur. Les autorités de santé de la région de Chaudière-Appalaches affirment que quelques minutes plus tard, le volatile est ressorti par la fenêtre qu’il avait brisée. Selon les employés du CHSLD « L’oiseau a repris ses esprits quelques minutes plus tard  après son choc sur la fenêtre et il est retourner dans la nature de lui même par le trou de la fenêtre par laquelle qu’il était entré ». Heureusement, il n’y a eu aucun impact pour les résidents. 



Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre le dindon s’agitant dans le bureau et faisant tomber des papiers par terre.



« Il est surprenant qu’un dindon puisse voler à travers une fenêtre aussi haute », a souligné Tadeusz Splawinski, biologiste à la FCDS (Fédération Canadienne du Dindon Sauvage), un groupe de conservation fondé par des chasseurs. « Cela pourrait simplement être dû à une malchance aléatoire, les oiseaux volent parfois dans les », a-t-il dit. « Les dindes sauvages mâles sont connues pour attaquer les fenêtres, les miroirs et autres surfaces réfléchissantes pendant la saison des amours au printemps, car elles confondent leur reflet avec celui d’un concurrent. Les mâles sont très dépendants des hormones pendant la saison des amours, ils recherchent des femelles, mais ils sont également en compétition avec d’autres mâles », a ajouté M. Splawinski.

Les ornithologues sont divisés sur la question de savoir si les dindons sauvages ont déjà vécu au Québec avant le début du 20^e siècle, lorsque ces animaux ont disparu du Canada en raison de la chasse excessive et de la perte de leur habitat. Mais en 1976, le premier dindon sauvage a été aperçu au Québec, et depuis, leur nombre n’a cessé de croître profitant du réchauffement planétaire causé par les changements climatiques.


L’Association des agriculteurs a demandé au gouvernement du Québec d’étendre la saison de chasse au dindon sauvage.

Si cet événement semble anecdotique, James Allen, président de l’UPA (Union des Producteurs Agricoles) de la région Chaudière-Appalaches, assure qu’il remarque lui aussi une présence accrue de la bête sur les terres avoisinantes depuis quelques années. Du secteur de Bellechasse jusqu’à la région de Beauce, le dindon sauvage est partout, dit-il. « Il y a une surabondance de dindons et ils font des dommages. Ils s’attaquent aux réserves de foin et de nourriture des producteurs ce qui peut occasionner des pertes financières et matérielles importantes. Depuis quatre ou cinq ans, ça va de pire en pire »,  explique le représentant de l’UPA. 

Au nord du fleuve St-Laurent, le dindon sauvage donne aussi de sérieux maux de tête aux producteurs. Selon Yves Laurencelle, président de la fédération régionale de l’UPA de la section de la Capitale-Nationale-&-de-la-Côte-Nord « La progression de la population de dinde sauvage monte trop rapidement. Ils sont rendus dans la région de la région de Portneuf, et on sait très bien que c'est une question de temps avant qu'on les retrouve dans celle de Charlevoix ou bien à l'île d'Orléans », mentionne-t’il.

Le nombre croissant de dindes sauvages au Québec est devenu un problème pour les agriculteurs, a déclaré Stéphanie Levasseur, seconde vice-présidente de l’UPA. « En été, les dindes sauvages mangent les récoltes des champs et les fruits des vergers, comme les raisins et les pommes. En hiver, elles mangent les récoltes stockées dans les fermes, comme les bottes de foin et l’ensilage, un type d’aliment pour le bétail. Et parce que les dindons sauvages brisent les emballages en plastique utilisés pour protéger leurs récoltes des éléments, elles endommagent plus qu’elles n’en mangent » a indiqué M^me Levasseur. « Les agriculteurs sont habitués aux menaces que représentent des animaux sauvages comme les cerfs pour leurs cultures, mais avec l’augmentation du nombre de dindes sauvages, il est difficile d’adapter des mesures de contrôle rapidement », a fait remarquer M^me Levasseur.

Devant l’augmentation du nombre de volailles dans la région, l’UPA somme donc le gouvernement d’agir rapidement. « Il faut vraiment contrôler la population des dindons sauvages parce que là présentement on perd le contrôle sur cette population », se désole Yves Laurencelle. « Il faut permettre la chasse un peu plus étendue, avec moins de restrictions et un peu plus de volume à abattre », croit M. Laurencelle.


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